Les chiffres proviennent de l'association France Biotech : avec environ 2,6 milliards d'euros (+14% sur un an) levés en capital en 2022 (dont 1,8 milliard d'euros en capital-risque), l'Hexagone est le premier pays européen en montants levés destinés à financer les entreprises de la filière Healthtech (biotech, medtech, IA, numérique en santé).

La France passe ainsi devant le Royaume-Uni (2,5 milliards d'euros), en dépit du « coup de froid sur les marchés financiers ». Interrogé par APMnews, Cédric Garcia - associé au sein du cabinet d'audit financier Ernst & Young (qui a contribué à la réalisation de l'étude, aux côtés de Bpifrance) - livre quelques données sur cette « baisse très marquée dans tous les pays européens » : les entreprises européennes ont levé 10,6 milliards d'euros en 2022, en chute de 58% sur un an. Au niveau mondial ? Même tendance. Trente milliards d'euros ont été levés l'an dernier, soit une dégringolade de 47%. 

La question est donc : comment a pu résister le marché français ? Il s'agit en réalité d'un « effet de retard par rapport aux pays européens. En France, la croissance des financements est restée positive au premier semestre alors qu'en Europe la crise est apparue dès le début de l'année ». 

Cédric Garcia met également en lumière les répercussions positives d'actions telles que les fonds Tibi (qui soutiennent les entreprises technologiques) et la réalisation « d'opérations emblématiques » (introduction en Bourse d'eureKING, levée de fonds de Doctolib...). 

 

Les autres points clés de l'enquête

L'étude France Biotech livre trois autres conclusions :

Un « écosystème mature »

Ce constat se traduit notamment par un secteur des biotechnologies dynamique, constitué de 800 entreprises détenant 2 300 produits en cours de développement. « Leurs approches technologiques sont très diverses avec des molécules dites "biologics" ou "biomédicaments" (anticorps, thérapies géniques, cellulaires…) représentant plus de 50% des produits en cours de développement. De plus, en 2022, 22% des produits possèdent le statut de médicament orphelin versus 16% en 2021 ».

 

Une activité partenariale forte

Sur la période 2018-2022, la France occupe la 4e place des partenariats biopharmaceutiques en Europe. Les accords partenariaux ont atteint des niveaux record en 2021 et 2022 avec 162 transactions signées, notamment dans le domaine de l'oncologie.  

 

Un fort soutien de l'État pour la filière HealthTech

Le budget de Bpifrance pour l'année 2022 a atteint 535 millions d'euros, un soutien en hausse donc en comparaison avec l'exercice 2021. Mais aussi un soutien qui s'inscrit dans un cadre plus global, ainsi que le souligne Bpifrance. 

« Nous savons à quel point l’enjeu de la souveraineté sanitaire est stratégique et, Bpifrance, opérateur du Plan France 2030, a encore accéléré sa mobilisation en faveur de l’innovation et de la transformation du secteur de la santé. En renforçant notre continuum de soutien à l’industrie et à l’innovation en santé sur l’ensemble de la chaîne de valeur [...], notre objectif vise à faire émerger des champions français capables d’emmener l’écosystème dans leur sillage, d’améliorer la sante des Français et d’exporter les innovations françaises à l’étranger. »

 

Comment se constitue le secteur de la HealthTech ?

Dans le détail, la filière HealthTech compte plus 2 600 entreprises incluant : 

  • 1 440 medtechs
  • 800 biotechs
  • 400 entreprises liées à la santé numérique et l'IA.

Le chiffre d'affaires global s'élève à 1,3 milliard d'euros en 2021, soit une hausse significative de 62% par rapport à 2020. En termes d'emplois, les chiffres sont là aussi très positifs (+32 salariés en moyenne en 2022, contre 25 un an plus tôt). Selon les projections de France Biotech, cette tendance devrait continuer : 

Plus de 2.200 recrutements sont prévus et 86% des sociétés envisagent de recruter particulièrement en santé numérique sur des postes de R&D, mais aussi dans la production et les services

 

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