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07 octobre 2021
CosmétiqueLe Covid et les confinements successifs ont bloqué le processus d’audit des sous-traitants cosmétiques, du moins dans son modèle habituel. De nouveaux paradigmes ont émergé. Analyse.
L’audit complet des sites sous-traitants par les donneurs d’ordre (les fabricants), à une fréquence fixe (tous les 3-5 ans), avec un planning adapté au cas par cas selon les risques, besoins et ressources, c’était avant.
Avec la crise sanitaire, de nouveaux modèles ont dû être mis en place :
- Les audits documentaires : les donneurs d’ordres consultent les documents à distance
- Les « remote audits », ou audits à distance, effectués avec des moyens plus ou moins sophistiqués (outils de vision à distance, voire de drones…).
Quid de l’après-Covid ? Assistera-t-on à un retour à l’ancien mode opératoire des audits ? En réalité, le retour progressif à une situation « normale » ne signifie pas forcément, pour le cas de l’audit, un retour vers ce qui se faisait avant.
Le confinement a permis de tester de nouveaux modèles et, surtout, de prendre du recul sur les approches d’audit, de les analyser, d’en définir les limites et de réfléchir à de possibles évolutions.
Audits : ce que nous constatons
Ces évolutions font précisément l’objet de travaux au sein du Club Cosmétique 20-20. Créé par Ifis Cosmétique et la FEBEA, le club étudie les opportunités d’évolution de l’existant afin de gagner à la fois en efficacité et en maîtrise de la qualité.
Toute étude commence par un état des lieux. Le Club a réalisé une enquête auprès de ses membres, il en est ressorti les constatations suivantes :
- Plus de 50% du temps d’audit est consacré à poser les mêmes questions aux sous-traitants, quel que soit le donneur d’ordres. Ces questions concernent principalement le système qualité qui est le même partout, au détriment de l’analyse des spécificités liées aux produits sous-traités ;
- Des programmes annuels d’audit difficiles à respecter pour les donneurs d’ordres, en raison du nombre important de sous-traitants ;
- Des ressources auditeurs insuffisantes au regard des programmes, et qui ne permettent donc pas d’auditer tous les sous-traitants ;
- Embolisation des équipes qualité des sous-traitants. Bloquées, elles doivent réduire le temps consacré à d’autres aspects de la qualité ;
- Programme souvent non adapté aux éléments réels de risque pour le donneur d’ordres ;
- Durée totale d’audit trop longue au regard des résultats obtenus ;
- Temps sur site passé majoritairement consacré à évaluer des informations non spécifiques au site donneur d’ordres ;
- Approche pharma « CPV », ou continuous process verification, souvent non prise en compte dans les plannings et les audits. Cette approche permet une vérification continue des processus. Un exemple : un donneur d’ordres qui effectue un suivi régulier pour échanger avec le sous-traitant sur ses produits.
L’analyse de risque, l’élément déclencheur
Les innovations existent, elles passent par une analyse de risques. À l’issue de cette analyse, et en fonction des résultats de celle-ci, le donneur d’ordres décide de la fréquence des audits, et de quel type d’audit il souhaite mettre en place :
- Un audit complet sur site
- Un audit « Produit Process » sur site
- Un audit « Produit Process » à distance
- Une évaluation SMQ (système de management de la qualité) en audit partagé (plusieurs donneurs d’ordres se partagent la réalisation de l’audit)
- Une évaluation SMQ documentaire
- Ne pas faire d’audit, si le donneur d’ordres dispose suffisamment de vision sur le système mis en place par le sous-traitant (grâce à l’envoi de documents par exemple).
Le Club Cosmétique a constitué un groupe de travail pour définir une approche adaptée à toutes les stratégies d’entreprise, sur la base notamment du CPV et d’une prise en compte des risques qualité/détectabilité. Cette approche sera matérialisée par un outil d’analyse que le Club proposera à l’issue de ces travaux, au second semestre 2021.
Ifis Cosmétique propose une formation vous donnant les clés pour maîtriser les méthodes et les outils de l'audit qualité. A l'issue de la réunion, vous serez notamment capable de réaliser les audits de vos sous-traitants. |
Philippe Devès et Philippe Lourenço