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22 juillet 2022
MédicamentLe consortium dont fait partie le Health Data Hub (HDH) s'est vu attribuer par la Commission européenne la mission d'élaborer le futur Espace européen des données de santé (European Health Data Space en anglais, ou EHDS).
Flashback. Le HDH est une plateforme numérique lancée en novembre 2019 de stockage, partage et mise à disposition des données de santé. Elle est à la tête d'un consortium réunissant d'autres plateformes européennes (Allemagne, Belgique, Danemark...), l'Agence européenne du médicament (EMA), le Centre européenne de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), ainsi que des acteurs de la recherche. La mission du consortium ? « Apporter un cadre cohérent, fiable et efficace pour l'utilisation des données de santé ».
Les partenaires du consortium ont commencé à plancher sur l'appel à projets l'an dernier en juillet-août 2021, puis déposé un dossier en janvier dernier. « C'est un très grand consortium donc cela a été un gros travail collaboratif entre l'ensemble des partenaires pour déposer une candidature complète et pertinente. Nous sommes très fiers du résultat », s'est félicité Emmanuel Bacry, directeur scientifique du HDH, questionné par TICpharma.
Ainsi que le souligne le Health Data Hub, le projet-pilote marque une initiative importante réunissant des autorités nationales pour les données, des infrastructures de santé publique et des infrastructures de recherche en santé afin de permettre la mise en relation et l’intégration des données entre différentes sources dans l’écosystème de l’Espace européen des données de santé
Le projet représente une première étape primordiale « qui permettra une validation pratique de ce concept ».
Un projet de règlement européen en parallèle
Après l'appel à projets, place maintenant à la réalisation du projet pilote. Le consortium devra ni plus, ni moins asseoir les bases de l'EHDS. Cela passera par la mise en place d'un réseau de plateformes sources de données (les « nœuds ») issues des États participants, tout en évaluant « la faisabilité, l'intérêt et la capacité à déployer une telle infrastructure à l'échelle de toute l'Union ». Le projet sera mis à l'épreuve au travers de cas d'usage de recherche.
La mise en place et la bonne conduite de ce projet-pilote constituent une étape majeure. Le futur Espace est considéré comme l'un des piliers de la politique européenne de santé. En mai dernier, un projet de règlement a été présenté par la Commission européenne visant à instituer la plateforme. Et les travaux du consortium doivent précisément alimenter les échanges au sein du Parlement européen.
Un Espace européen des données de santé, pour quoi faire ?
La nouvelle infrastructure doit « démontrer le potentiel de la réutilisation transnationale des données de santé », à travers plusieurs champs d'action possibles : recherche, innovation, élaboration des politiques, réglementation et médecine personnalisée.
Des règles communes doivent être mises en place afin de tirer avantage de datas « aujourd'hui fragmentées à travers l’Europe et dont l’accès demeure difficile pour la recherche ». Les barrières à faire sauter pour aider les chercheurs à accéder « facilement » et « rapidement » aux données de santé sont multiples. Elles concernent notamment la qualité des données, les délais d'accès, les défauts d'interopérabilité et le manque de clarté du cadre légal.
Car les enjeux et apports de l'EHDS sont bien réels. Il y a bien entendu la possibilité de mener des projets scientifiques sur une échelle bien plus large, une aubaine pour les petits pays européens qui ne disposent pas de volumes de données suffisantes, par exemple dans la recherche sur les maladies rares. Concernant ces pathologies spécifiques, et « grâce aux travaux du consortium, les données de diagnostic et de traitement pourront être réunies à travers l’Europe entière et produire une image plus claire de ces maladies », ainsi que prévoient les représentants d’Orphanet, une base de connaissances sur les maladies rares.
L’Espace européen des données de santé doit également constituer un levier destiné à appuyer les politiques de santé au niveau européen. Du reste, les institutions sanitaires considèrent cet outil « incontournable » pour une « prise de décision fondée s'appuyant sur les données de vie réelle ». Pour l'EMA, il permettra « d'orienter la prise de décision sur le développement, l’autorisation et le contrôle des médicaments ». Quant au Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), l'Espace sera un atout en vue de la prévention et la surveillance des menaces liées à des maladies infectieuses.
Les opportunités offertes par l'intelligence artificielle entrent également dans le spectre d'étude du consortium. Et pour cause : l'IA va permettre d'exploiter les données de santé et améliorer le diagnostic et la prévention.