[focus] Compétitivité : le comité de filière cosmétique se réunit pour la 3e fois

Les acteurs du secteur cosmétique se sont réunis dans le cadre du Comité de filière cosmétique. C'est la 3e fois que la Fébéa, le pôle de compétitivité Cosmetic Valley, Bercy et une vingtaine de représentants de la filière - distributeurs, fabricants, fournisseurs - se réunissent depuis la création du groupe en 2021 à la suite des États Généraux de la Cosmétique. 

Pourquoi cette réunion ? Mobilisés face aux défis écologiques, industriels et du Made in France, les acteurs de la filière ont pu dialoguer avec le ministre délégué à l'Industrie, Roland Lescure, et lui présenter des « projets de coopération entre les entreprises, les associations professionnelles et les pouvoirs publics ». Pour la Fébéa, pas de doute : si ces défis demeurent « immenses » et « urgents », ils n'en demeurent pas moins prometteurs en termes de croissances. 

 

L'énergie et la décarbonation

Inflation et difficultés d'approvisionnement en gaz... Malgré ces écueils, la filière n'en démord pas : la poursuite de sa mue énergétique est un réel engagement.

Autre difficulté relevée : l'absence de soutien public pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI), non éligibles aux aides.

Le délégué général de la Fébéa, Emmanuel Guichard, a lui rappelé l'engagement de la filière, avec des initiatives telles que les signatures des chartes EcoWatt et EcoGaz et la campagne de sensibilisation sur les « écogestes dans la salle de bains ». 

 

La biodiversité

Les ingrédients naturels sont essentiels pour les industriels. Ils constituent à la fois l'origine et le futur de la filière tout en constituant « un levier de préservation et de consolidation de la biodiversité ». 

Selon les intervenants, la « cosmétopée » - concept qui recense les propriétés des ingrédients cosmétiques - joue un rôle essentiel. « Véritable conservatoire du patrimoine des ressources naturelles utilisées en cosmétique, elle constitue un élément clé dans la défense de la biodiversité par notre industrie, participe à son caractère innovant à travers l’apparition ou la redécouverte de certains ingrédients et devient une priorité de plus en plus stratégique de sa recherche ».

L'impact économique de la biodiversité a également été rappelé, tant en métropole que dans les territoires d'Outre-Mer. La Cosmetic Valley a ainsi signé des partenariats au niveau local, le prochain étant prévu en février en Martinique.

Le pôle de compétitivité défend ces actions : elles s’insèrent « davantage à l’avenir dans les programmes et réseaux initiés par les autorités publiques, soulignant l’importance de leur donner une plus grande visibilité dans les grands événements internationaux dédiés à la biodiversité et les politiques menées au sein des collectivités locales d’Outre-mer ».

Réponse réceptive du ministre, qui considère ces initiatives « très [stimulantes] ». 

 

Les emballages plastiques 

Avec 83% de ses approvisionnements effectués en Europe et notamment en France, le secteur est « champion du made in France ». Mais il souhaite aller encore plus loin. Sur divers plans : ingrédients, productions des fournisseurs et emballages. Pour ces derniers, considérés comme « essentiels », deux axes de travail ont été définis : 

• Le rapatriement de la fabrication des moules d’emballage en France, ce qui permettrait notamment de relocaliser la production et de faire diminuer les délais de lancement de nouveaux produits
• L'implication de la filière dans l'éco-conception des produits et le développement de l'économie circulaire.

 

Emploi et formation

Filière figurant dans le podium des secteurs les plus exportateurs - aux côtés de l'aéronautique et du vin -, la cosmétique constitue un authentique vivier d'emplois. Les chiffres liés à l'apprentissage ont été annoncés : 19 000 contrats d'apprentissage, emplois ou stages ont été signés dans les métiers de la fabrication et de la distribution en 2022 ; bien au-dessus de la barre des 12 000 jeunes sur laquelle s'était engagé le secteur dans le cadre de la convention 1 jeune, 1 solution.

 

Les relations avec la grande distribution

Face à l'inflation des prix, le ministre « a assuré être conscient des difficultés qui pèsent sur les fournisseurs de produits d’hygiène-beauté ». Il a notamment mis en lumière les travaux du Médiateur des entreprises qui ont donné lieu à l'élaboration d'une charte de bonnes pratiques entre distributeurs et fournisseurs. 

 

Un outil de soft power 

Pour les intervenants, il y a nécessité de soutenir la filière face à une concurrence toujours plus intense. L'ISIPCA, par la voix de sa directrice Marie-France Zumofen, n'hésite pas à parler de « soft power des industries créatives ». Le lancement d'une étude sur les politiques publiques de soutien a été annoncée par le ministre, Roland Lescure. 

 

La charte relations fournisseurs/achats responsables

L'événement a également été marqué par la signature de la « Charte relations fournisseurs/achats responsables » par le Médiateur des entreprises Pierre Pelouzet, la Fébéa et Cosmetic Valley. Ce document trouve son origine dans l'action de médiation amorcée en mars 2021 lors de la première réunion du comité de filière en mars 2021. Processus qui lui-même succédait à l'adoption, deux mois plus tôt, de la Déclaration de solidarité des entreprises cosmétiques avec le secteur verrier. 

Pourquoi cette nouvelle charte ? Cette action, pilotée par Cosmetic Valley et la Fébéa et signée par les « plus grands donneurs d'ordre du secteur », permettra d'intensifier les « relations équilibrées et durables » entre :

• D'un côté, les fournisseurs - en particulier d'emballages ;
• De l'autre, les donneurs d'ordre. 

Elle inclut 10 engagements, relatifs notamment à l'entretien d'une relation respectueuse avec l'ensemble des fournisseurs ou l'implication des organisations signataires dans leur filière.  

 

Le bilan de la réunion

L'avis de Cosmetic Valley et de la Fébéa sont clairs : Bercy a été sensible aux problématiques actuelles d'un secteur essentiel à la croissance du pays et au marché de l'emploi. 

« Le ministre en charge de l’Industrie a pu constater que notre industrie, unie, était à la fois une force de propositions et un atout gagnant pour que la France devienne, selon ses vœux, une nation verte et souveraine. [...] Cette troisième réunion du Comité de filière a permis de mettre sur la table des mesures concrètes qui contribueront à relever ces défis », se félicite Marc-Antoine Jamet, président de Cosmetic Valley.

Des propos qui font écho à ceux d'Emmanuel Guichard. « Roland Lescure a pu échanger avec une filière unie, mobilisée sur les enjeux de transition écologique, d’industrialisation et de défense du Made in France. Le ministre a apporté des réponses encourageantes sur de nombreux sujets importants pour notre compétitivité ».

 

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