Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a présenté la stratégie d'accélération du numérique en santé, qui doit faire de la France un leader mondial de la santé numérique.

Doté d'une enveloppe de 650 millions d'euros, ce plan d'action s’articule autour de cinq axes majeurs, représentant « la ligne de vie d’un projet en santé numérique », de l’acquisition des connaissances et compétences « jusqu’au déploiement de solutions concrètes à grandes échelles ». 

La formation

81 millions d'euros sont alloués aux professionnels de la filière « santé numérique », via les formations initiale et continue. D'ici 5 ans, doivent être formés à l'e-santé : 

  • 210 000 étudiants en santé
  • 2 000 ingénieurs experts en numérique
  • 200 juristes
  • 450 diplômés en réglementation des DM numériques
  • ainsi que des professionnels de santé libéraux, les collaborateurs des DSI des structures sanitaires et médico-sociales et les usagers. 

La recherche 

... via des investissements dans un PEPR (Programmes et Équipements prioritaires de recherche), un dispositif d’accompagnement et de soutien dans des domaines d’intérêts national et européen.

Ce PEPR doit être piloté par l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et l'INRIA (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique). Des appels à projets seront lancés en ce sens par l'Agence nationale de la recherche (ANR) en 2022

La « maturation de projets structurants »

Pour accompagner la maturation des innovations en France (202 millions d'euros), l'accent sera notamment mis sur l'exploitation et l’accès à des données de qualité. 

Cet axe stratégique prévoit notamment : 

  • Le développement de solutions de télésuivi, en particulier pour les personnes en situation de handicap
  • Un renforcement des aides à l'innovation sur les nouveaux usages numériques
  • Le développement  d'une filière d’excellence de l’imagerie médicale (95 millions d'euros). Un investissement orienté vers une « cinquantaine de projets dans des secteurs de pointe comme l’imagerie hybride, l’imagerie nomade ou la flash-thérapie ».

Les expérimentations en conditions réelles

Les 168 millions d'euros alloués doivent notamment permettre de créer 30 lieux d'expérimentation dans des établissements sanitaires et médico-sociaux afin de tester et améliorer des outils et services numériques en santé (63 millions d'euros). 

Une autre action prévoit de soutenir l'évaluation de la valeur ajoutée clinique et/ou médico-économique de dispositifs médicaux ou à base d'intelligence artificielle

Le déploiement du numérique à grande échelle

La stratégie du gouvernement vise : 

  • à rendre plus lisible l'action publique en santé numérique
  • fluidifier l'accès au marché français et européen des services numériques en santé
  • Encourager la croissances des entreprises à l'international, via l'accès à des fonds d'investissement « late stage » (fonds permettant des levées plus importantes) et un accompagnement des entrepreneurs sur les particularités des marchés étrangers.

Pour atteindre cet objectif, plusieurs actions sont prévues, notamment : 

  • Un accès simplifié  à l'achat hospitalier pour favoriser l'usage de solutions numériques dans le système de soins
  • Un accès dérogatoire pour les mêmes DM numériques. Le PLFSS 2022 prévoit une réflexion sur la « pertinence » de ce dispositif
  • La création en 2020 du guichet national G_NIUS (Guichet National de l’Innovation et des Usages en e-Santé), en vue d'éclairer les entrepreneurs sur les réglementations applicables, leur écosystème et les sources de financement possibles. 

Pourquoi cette stratégie d'accélération ?

Plusieurs facteurs expliquent l'accélération de la transformation du numérique en santé : le vieillissement de la population, le développement des maladies chroniques, les déserts médicaux... Parallèlement, les technologies se développent, en particulier dans le secteur de la santé. La croissance mondiale de la e-santé entre 2019 et 2023 devrait ainsi atteindre +160% pour représenter 235 milliards en 2023.

Aussi, pour rattraper le retard de la France, structurer la filière de la santé numérique et faire de l'Hexagone un acteur de premier plan du secteur, le gouvernement a lancé plusieurs dispositifs d'investissements : la stratégie d'accélération donc, mais aussi la Feuille de route ministérielle du numérique en santé, le volet numérique du Ségur de la santé, Paris Santé Campus et le Grand Défi IA &Santé.

Les différents plans d'investissement du gouvernement en matière d'e-santé

Les plans sont nombreux mais il ne doit pas occulter un principe immuable : la transition vers une médecine « 5P » (personnalisée, préventive, prédictive, participative et preuves) doit s'effectuer au bénéfice de la « population générale » et des patients. « Il s’agit en particulier d’améliorer la qualité de vie, l’organisation des soins et de prévenir l’aggravation des inégalités d’accès aux soins par l’ajout d’une fracture numérique à la fracture sociale ».

Vous souhaitez plus d'informations sur la stratégie d'accélération du numérique ? N'hésitez pas à consulter la présentation du ministère de l'Économie, des Finances et de la Relance

 

Se former sur l'e-santé

Ifis DM propose plusieurs formations pour maîtriser les divers paramètres de sa stratégie e-santé :