L'innovation technologique associée à la protection des données peut créer un cadre de confiance pour les chercheurs, les innovateurs, les médecins et les patients. Grâce à la nouvelle initiative européenne d'imagerie du cancer, les chercheurs auront un accès efficace à davantage de données de haute qualité pour étudier et faire progresser notre compréhension de la maladie.

Les propos émanent de la Commission européenne. L'institution a annoncé le lancement d'une action afin « d'aider les prestataires de soins de santé, les instituts de recherche et les innovateurs à tirer le meilleur parti des solutions innovantes basées sur les données pour le traitement et les soins du cancer ». Sous le nom « d'initiative européenne d'imagerie du cancer », ce dispositif s'inscrit dans le cadre du plan européen de lutte contre le cancer. Pour la Commission, ce plan constitue une priorité en santé ainsi qu'un axe fort pour le développement de l'Union européenne de la santé. 

 

Une initiative, pour quoi faire ?

Pour construire une infrastructure numérique alliant ressources et bases de données d'imagerie oncologique dans l'ensemble de l'UE. Elle sera rattachée aux « initiatives européennes et nationales, les réseaux hospitaliers ainsi que les référentiels de recherche aux données d'imagerie et à d'autres données de santé pertinentes ». Une plateforme transfrontalière donc, qui doit répondre parallèlement aux exigences de respect des normes éthiques, de confiance, de sécurité et de protection des données personnelles. 

Du côté de Bruxelles, il n'y a aucun doute sur les futurs résultats de cette plateforme : 

Il sera possible d'entraîner les nouvelles technologies exploitant l'intelligence artificielle (IA) sur un vaste ensemble de données normalisé et pleinement conforme au règlement général sur la protection des données (RGPD). Cela accélérera le développement d'outils innovants, qui permettront de diagnostiquer plus rapidement les cancers et d'assurer une prise en charge personnalisée de meilleure qualité 

 

Une initiative, deux projets

En réalité, l'initiative implique non pas un, mais deux projets : l'European Cancer Imaging (EUCAIM) et le TEF-Health (Testing and Experimentation facilities for AI in Healthcare, ou dispositif d'essai et d'expérimentation de l'IA pour la santé).

L'EUCAIM (European Cancer Imaging) vise à « déployer l'infrastructure européenne fédérée de données d'imagerie du cancer [...] ». Les enjeux sont considérables. L'infrastructure doit intégrer plus de 100 000 cas de cancer d'ici 2025, ainsi que 60 millions d'images de cancers. Pour atteindre ces objectifs, sont impliqués :

  • 21 sites cliniques issus de 12 pays  
  • 30 fournisseurs de données de 15 pays. 

Les données d'imagerie de santé sont ensuite mises à disposition au TEF-Health. Les PME qui ont développé des IA pour le traitement du cancer pourront alors accéder à ces données afin de tester leur outil. Une phase essentielle, selon Thierry Breton, commissaire au marché intérieur : 

Les PME et les jeunes pousses joueront un rôle important. Notre nouvelle installation d'essai et d'expérimentation de l'IA dans le domaine des soins de santé les aidera à tester en conditions réelles leurs innovations fondées sur les données.

 

Une initiative pour qui ?

Pour les chercheurs, qui pourront accéder à des données de qualité afin d'étudier et faire progresser les connaissances sur la maladie. Pour les « innovateurs », qui pourront utiliser les données afin de développer et tester leurs solutions. 

Pour les médecins également, qui s'appuieront sur le développement de solutions basées sur les données en vue de prendre des décisions cliniques, établir des diagnostics et proposer des traitements de manière précise et rapide, tout cela au profit d'un autre acteur, le patient. 

 

Les prochaines étapes  

  • D'ici décembre 2023, la conception de l'infrastructure numérique paneuropéenne sera établie. Les fournisseurs de données pourront alors se connecter
  • D'ici la fin 2024, une première version de la plateforme doit être mise en ligne, avant une seconde version d'ici la fin 2025
  • Mise en ligne opérationnelle en 2026. 

 

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